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Crise du Niger : La Cedeao met l’Algérieau centre des effets collatéraux

L’Algérie qui a opportunément condamné la violation del’ordreconstitutionnel au Niger ,pays avec lequel elle partage une frontière de près de 1000 kilomètres a toujoursprivilégié  un traitement politique et diplomatique des situations de crise dans la région . Dans cet esprit, le processus d’Alger adopté pour le règlement de la crisemalienne propose une approche globale , graduelle et consensuelle et jouit à ce jour de la confiance de l’ensemble des  acteurs .

Le Sahel souvent négligé par les puissances occidentales ,  qui sont restées figées dans le schéma du partage du monde en zone d’influences au 19 ème siècle, considéraient il y a encore quelques années que cette région  était sous  le contrôle de la France  alors que  sa présence aconsidérablement reculé ce qui a pour effet de  favoriser la multiplication d’intervenants internationaux et  paradoxalement  de réduire l’autorité des pouvoirs locaux. Nous assistons ainsi à une sorte de répétition des scenarios syrien et libyenà notreflanc Suddevenu une zone de décantation dans le dispositif de l’OTAN de  protection de l‘Europe des risques de menaces terroristes et de flux migratoires incontrôlés .

 

Le terrorisme international que l’Algérie connait mieux que quiconque    souvent invoqué  pour justifier les ingérences étrangères est en fait  un  pur produit de calculs géostratégiques   de l’Occident et de la soustraitance de certains Etas arabes . Les élites politiques ,médiatiques et académique occidentale souvent alignées sur les thèses officielles sur cette question ont réussi  quant à elles l’une des plus grosses manipulation de ce siècle, l’islamisation de la radicalité . La doctrine algérienne en la matière considère que le terrorisme n’est pas une fatalité en Afrique et qu’il n’a aucun fondement religieux. Elle  n’a pas  cessé de le rappelerdepuis les années quatrevingtdix.Il a reculé en Afghanistan et au Moyen Orient pourtrouver  en Afrique ces deux dernières décennies  un terreau fertile , servi en cela  par l’instabilité politique  , la mauvaise gouvernance et la pauvreté .

Une intervention militaire au Niger affecterait les intérêts stratégiques de l’Algérie car les frontières sont plus qu’un marqueur matériel d’une limite territoriale,elles sont des lignes de souveraineté que la Nation a chargé son l’armée de défendre.Celleci  a conscience qu’elle doit assurer seule la surveillance et la protection de cette ligne de front qui se prolonge jusqu’aux confluences des frontières du sudouest de laLibye ellemême en guerre depuis 2011 après l’intervention d’une coalition occidentale .La multiplication de ces foyers de tension à l’Est , à l’Ouest et au Sud de l ‘Algérie ne peut procéder que d’une stratégie délibérée d‘affaiblir son armée en la mettant sous tension permanente dans une guerre d’usure non déclarée .

Même si L’Algérie est confiante dans ses capacités à assurer pleinement ses missions constitutionnelles sur la question des menaces globales à ses frontières,  la question de la prévalence de l’option militaire chez la CEDEAO  et son accueil favorable par la Francenotamment, l’effacement  inexpliqué del’Union Africaine  pose de sérieuses interrogations sur les dommages collatéraux  de nature  humaine, sécuritaire et économique .

Elle signifie pour nous l’accélération de flux migratoires massifs et qui viendront s’ajouter à la forte communauté nigérienne composée essentiellement de mineurs non accompagnés dont la protection sociale est et doit être assurée par le pays d’accueil. Cela sera encore moins aisé de le faire   dans des conditions exceptionnelles dès lors qu’ils’agira desituation de conflit armée ouencore de contraintes climatiques majeures. Il faudra enfin tenir compte du fait que les migrants sont devenus une arme de guerre ou de pression entre les mains des Etats et de groupes aux agendas multiples.Ainsi,Le Maroc entre autres pays utilise à volonté cette carte avec l ‘Espagne comme un outil de régulation diplomatique.

Sur le plan sécuritaire, il y a depuis quelques années une opération de diabolisation del’Algérie visantà présenter notre pays comme une puissance hostile aux intérêts occidentaux en prenant prétexte de nos positions sur la guerre en Ukraine et sur le processus de normalisation avec Israël  .Cela apparait dans les attitudes diplomatiques de nos partenaires ,dans l’ensemble des médias  occidentaux et  dans les réseaux sociaux des pays arabe qui  ont signé les Accords d’Abraham . Il faut relever aussi le fait que les acteurs majeurs dans le dossier libyen ont tout fait pour disqualifier l’Algérie et la Tunisie dans la participation à recherche d’une solution nationale libyenne. Les deux pays voisins directs de la Libye sontpourtant  les premiers à subir les conséquences du drame libyen marqué tout comme le Sahel par la présence d’acteurs étrangers . Cela semble se répéteravec le Cedeao qui a consulté les puissances occidentales en s’abstenant de le faire avec le premier voisin du nord proche,l’Algérie.

Cette situation implique que ces acteurs, à des degrés divers, mettront toute leur influence pour réduire le niveau d’indépendance de la décision diplomatique et mettre en place les conditions qui favoriseront une implication de l’Algérie dans une guerre d’usure pour affaiblir son armée et la détourner de ses missions stratégiques.

 L’option armée sous la forme de guerre par procuration est toujours privilégiée par les occidentaux  car elle est peu couteuse en vies humaines occidentales et ne provoque pas beaucoup de débats internes dès lors que les victimes sont africaines. La solution militaire, au détriment d’une approche globale politique et économique, apourtant montré ses limites ces deux dernières décennies au Sahel et ne fera qu’ajouter le désordre au désordre.

Enfin, cette nouvelle situation pourrait amener à différer la concrétisation des projets intégrateurs dans la région comme la route Alger Lagos ou le Gazoduc Nigeria Niger Algérie et ses impacts sur l’autonomie énergétique dansle développement du Niger.La dimension économiqueet sociale au Sahel est souvent négligée au profit de l’option militaire alors qu’il est admis par ailleurs que développement économique   est créateur de richesseset principal facteur de stabilisation d’une société.

 

La Cedeao,  le traitement différencié des crises  et l’effacement  de l’UA

 

La Cedeao gagnerait à préserver sa vocation d’organisation régionale dont la mission est de favoriser l’intégration et les bonnes relations entre ses Etats membres. Elle a été a ce jour très tolérante avec les situations de violation des Constitutions , de l’instauration de  présidences  à vie , de  putsch répétés dans le Sahel et en Afrique de l ‘Ouest . En dehors du cas Gambien et ce grâce à la forte implication duSénégal , la Cedeao s’est accommodée de toutes les situations de violation de l’ ordre constitutionnel établi  . Elle a avec cette question d’ultimatum  et d’usage  de la force  , perdu une part de sa  crédibilité qui  est la condition qui fait l’autorité des organisations internationales et régionales , tout comme l’ONU avait  perdu la sienne dans le dossier palestinien .

 L’usage de la force dans la pratique internationale est l’ultime étape d’un processus de bons offices , d’échanges,  de dialogue , de médiation  et de négociations qui n’ a pas été engagé dans son intégralité  avec le Niger . L’expérience internationale a montré les limites des sanctions de même que  les menaces sur la sécurité du Sahel que représente la feuille de route aventurière de certains  des Etats membres de la CEDEAO  ont selon toute vraisemblance obéit à  des sollicitations non africaines . Tout comme le mutisme de l’organisation continentale africaine peut légitimement  susciter des interrogations .

Cette opération précipitée,  conjuguée aux sanctions envisagées contre un pays pauvre et sans littoral  aura  l’effet contraire de celui escompté puisqu’il favorisera  une mobilisation sociale  autour des putschistes  et affectera les catégories sociales les plus précaires  .

 

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